"La possibilité du pire"
dans le cadre des conférences du dernier mardi du mois,
Laurent Wirth, agrégé et docteur en histoire, évoquera son dernier ouvrage :
"La possibilité du pire"
mardi 26 novembre à 14H30
à la salle de conférences du musée Labenche de Brive :
"Le contraste est frappant entre une vision téléologique du déclenchement des guerres depuis 1914 et la perception qu'en eurent les contemporains. Les années qui ont précédé la "Grande Guerre" apparaissent comme une course irrésistible à la catastrophe. Pourtant, son éclatement a sidéré les Européens de l'époque, qui ont marché, tels des "somnambules" jusqu'au bord du gouffre. La montée des périls à partir de 1933 a débouché sur un nouveau cataclysme en 1939. Pourtant, Anglais et Français allèrent jusqu'au bout du déni de réalité en septembre 1938 à Munich ; ils furent frappés de stupeur quand "le pacte des diables" du 23 août 1939 ouvrit les portes de l'enfer et leur sidération fur totale au moment de la débâcle de mai-juin 1940.
L'agression poutinienne contre l'Ukraine apparaît prévisible. L'écrasement de la Tchétchénie en 1999-2000, l'intervention contre la Géorgie en 2008, l'annexion de la Crimée et le soutien aux séparatistes du Donbass dès 2014, la destruction d'Alep en 2015 : autant de sinistres préludes à l'invasion. Pourtant la sidération fut générale "quand nous nous sommes réveillés" le 24 février 2022.
Si l'on ajoute l'embrasement du Moyen-Orient depuis le 7 octobre, les tensions autour de Taïwan, l'alliance de Poutine avec l'Iran, la Corée du Nord et la Chine,
on peut se poser la question de la possibilité du pire."
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